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MR DJUB

Mr Djub Il est le co-créateur de la revue « HEY ! Modern art & pop culture » ainsi que le Mr loyal, et selector de Hey ! la Cie et donc la moitié d’Anne & Julien. Et donc co-curateur des expositions HEY ! à la Halle Saint Pierre, et de « Tatoueurs, tatoués » au musée du Quai Branly.« J’ai réalisé mon premier collage en 1983. J’avais 14 ans, j’étais punk, je faisais des fanzines. Une époque où l’on fabriquait toutes les maquettes de manière traditionnelle… En France, l’héritage punk et situationniste était très ancré. Si le collage était une pratique naturelle, il était aussi politique, dans l’idée du slogan. Le collage a une histoire fascinante. Certains remontent à Jean Charles Dufresny au XVIII siècle. Pour ma part, je suis avec les Dadaïstes Raoul Hausmann, Hannah Hoch ou John Heartfield, avec les Surréalistes aussi et particulièrement avec Max Ernst. C’est à cette période précise que je suis le plus attaché. Ensuite, j’aime la façon dont les gens d’Art Brut ont fait évoluer les choses en combinant les techniques, passant du papier aux objets pour se raconter. Le collage est plus une pratique commune qu’un mouvement à proprement parlé. Par contre, il y a un état d’esprit commun à beaucoup de collagistes : le stakhanovisme de l’affaire.

Ce sont tous des furieux du scalpel pour faire ressurgir un matériel étranger et modifier son sens, l’art du détournement, de la réinterprétation. Et le vrai truc là-dedans reste jusqu’où tu es capable de t’y inscrire… Je crois aussi qu’il faut savoir distinguer les collagistes des addicts de l’ordi et de l’assemblage pixellisé. Je ne travaille que sur des journaux parus entre 1840 et 1880 pour des raisons de cohérences d’imprimeries. Un des avantages du collage, c’est justement son manque de repère. En ce sens, aucun dogme n’enferme sa pratique, il n’a donc pas d’école définie. Ernst disait : « si ce sont les plumes qui font le plumage, ce n’est pas la colle qui fait le collage ». En Art, rien ne peut se résumer à une technique »